Lisez le premier chapitre !

Plongez dans le premier chapitre des "Renaissances" d'Agnès Martin-Lugand et faites la rencontre de Rebecca, une romancière en quête d'inspiration, et de Lino, un artisan au passé mystérieux. Laissez-vous emporter par leur histoire et découvrez les secrets qui les lient. Un début captivant qui vous donnera envie de dévorer la suite de ce roman poignant.

Agnès Martin-Lugand - L'interview

A l'occasion de la sortie de son nouveau roman, Les Renaissances, Agnès Martin-Lugand répond à nos questions

Rebecca et Lino sont des personnages aux vies très différentes. Comment vous est venue l’idée de leur rencontre ?

Le roman trouve son origine dans le personnage de Lino, il est celui qui s’est imposé à moi. J’ai commencé à faire connaissance avec lui. Très vite, j’ai senti qu’au-delà de ses démons amoureux, son histoire était bien plus complexe, plus lourde qu’il y paraissait. Pour autant, il me maintenait dans le flou. Dès lors, je me suis interrogée sur la manière dont il pouvait se dévoiler. Après des semaines, pour ne pas dire des mois, j’ai pris conscience qu’il fallait qu’il raconte son histoire à quelqu’un… ce quelqu’un qui ne pouvait pas être moi. Il y avait besoin d’un tiers ! Et c’est ainsi que je me suis autorisé ce que je m’étais toujours interdit : écrire l’histoire d’une romancière !

Votre narratrice Rebecca, romancière, affirme ne s’être jamais inspirée de personnage réel avant sa rencontre avec Lino. Plus largement, dans ce livre, il est beaucoup question de l'utilisation du réel pour la fiction. Est-ce un sujet qui vous importe vous-même durant l’écriture de vos romans ? Est-ce parfois une source de préoccupations ?

Je suis comme Rebecca ! Je ne me suis jamais emparé d’une histoire réelle pour écrire l’un de mes romans. J’aime profondément la fiction, inventer des histoires.
Je crois que ce qui compte pour Rebecca, comme pour moi, c’est la puissance de l’histoire, des personnages. Elle-même est touchée, bouleversée par Lino, qu’elle considère et positionne en tant que personnage, et elle souhaite écrire l’histoire de sa vie, ajouter un souffle plus romanesque encore à ce qu’il lui confie. La question dans Les Renaissances porte sur les frontières bien minces entre le réel et la fiction. Pour ma part, mes personnages deviennent réels lorsque j’écris. Pour moi, ils existent, j’entretiens de longs dialogues avec eux. Avec Rebecca, j’ai poussé ce rapport étroit et si particulier à son paroxysme !

Pourquoi avez-vous choisi Venise comme cadre pour une partie de l'histoire ? Quels éléments de cette ville vous ont particulièrement attirée ?

Venise n’était pas du tout prévue à l’origine ! La Sérénissime s’est imposée alors que je venais de me lancer dans l’écriture de ce nouveau roman. J’ai eu la chance d’aller y passer des vacances en plein hiver. J’ai été littéralement envoûtée, happée par cette cité. J’ai profité de chaque instant passé là-bas, sans arrière-pensée, j’ai vécu ces jours et ces nuits sans imaginer ne serait-ce qu’un instant que l’un de mes romans puisse prendre Venise pour cadre. Je suis rentrée, et j’ai commencé à écrire… Il me fallait un lieu pour la rencontre déterminante que Lino vit dans sa jeunesse. Venise s’est imposée à moi dans toute sa dimension romanesque. Après avoir écrit cette scène vénitienne, l’évidence m’est apparue. Venise est un lieu de refuge, mais aussi un lieu où l’on se perd. Son histoire, ses rites, ses masques correspondent à l’intériorité de mes personnages, à ce qu’ils ont vécu par le passé – pour certains, et je laisse le lecteur le découvrir – et à ce qu’ils doivent vivre dans le présent pour appréhender l’avenir…