La chronique de Sarah de  l'Espace Culturel de Tourlaville

❞ Huit ans après « Petit Pays », succès phénoménal aujourd’hui étudié dans les écoles, le deuxième roman très attendu de Gaël Faye ! Une histoire que l’on continue à porter bien après sa lecture, sur le devoir de mémoire et le silence dans les familles…

Contrairement au précédent, au cœur de l’action en pleine guerre civile du Rwanda, ici le héros est né en France, d’une mère d’origine rwandaise qui s’y est exilée en 1973. Un roman très réussi, au nom d’un arbre magnifique aux fleurs bleu-mauve, concentré sur le personnage de Milan, garçon métisse que l’on suit de l’enfance à l’âge adulte, et de ceux qui l’entourent. Sa mère, qui jamais n’évoque les événements de son pays, un jeune cousin qui débarque chez eux, presque muet, traumatisé par la guerre dont il vient de réchapper sans avoir retrouvé les siens, et Stella, fille d’une survivante du génocide qui tente de trouver sa place dans un pays en pleine reconstruction.

Dans un style moins « enfantin » que le premier puis que le héros grandit, on peut parler d’un roman d’apprentissage qui pose la question de la cruauté humaine : comment la rattrape-t-on bien après ?

Une fresque familiale infiniment touchante qui couvre le point de vue de plusieurs générations et les effets délétères de la guerre sur ceux qui ne sont pas sur place. 300 pages rapides à lire, un roman nécessaire où se côtoient violence et résilience, humanité et pardon. Un coup de cœur et un plaisir de lecture !  ❞